Il s’approchait tout doucement
Par des paroles comme « crème fraiche » ou « croissant »
Se cachant derrière ma photo du Tour Eiffel
Mon fidèle compagnon qui ne me lâchera jamais
Le français
Puis, au 6ième il a osé montrer son visage
Pour me rencontrer
Pour me présenter son monde plein de vocabulaire
Me suivant jusqu’à la maison
Car à partir de ce moment il était évident qu’il ne me lâchera jamais
Mon fidèle compagnon
Le français
Ainsi il m’attendait deux fois par semaine
Pour me transporter dans le monde du passé composé jusqu’à celui du subjonctif
Car il voulait que je le comprenne
Mon fidèle compagnon sur lequel j’ai commencé à compter
Parce qu’il ne cessait pas de me lâcher
Le français
Aujourd’hui ce sont sept ans d’un voyage empreint des hauts et des bas
Mais un jour, après le bac
Il ne m’attendra plus deux fois par semaine
Et puis, tu me lâches, on se perd de vue ?
La réponse, c’est non
Car bien qu’il me mette au désespoir de temps en temps,
Je le garderai dans mon cœur pour toujours d’une certaine façon
Parce qu’en fait, je ne veux pas qu’il me lâche
Mon fidèle compagnon
Le français
Lara Hein, Q12